Algérie : les islamistes boycottent Hollande


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Alors que les deux chambres du Parlement se réunissent en session extraordinaire à la convocation du président Bouteflika, pour préparer les modalités relatives au discours de François Hollande prévu pour jeudi, les partis islamistes pourraient boycotter l’allocution du président français.

(De notre correspondant)

Les partis islamistes jouent les trouble-fête. Ils menacent tout simplement de boycotter le discours que prononcera François Hollande, jeudi, devant le Parlement. Les parlementaires de l’alliance verte, souhaitant que l’hôte de l’Algérie présente des excuses au peuple algérien, ont décidé de faire l’impasse sur une allocution qu’ils considèrent déjà « vide de sens ».

Les crimes commis durant la « longue nuit coloniale » constituent le socle argumentatif des frondeurs qui font le forcing pour faire passer un projet de loi criminalisant le colonialisme. Le mouvement El Islah est le premier à monter au créneau pour annoncer que ses députés boycotteront la session extraordinaire. Pourtant , François Hollande a déjà franchi un pas en reconnaissant, au nom de l’Etat français, les crimes du 17 Octobre 1961 à Paris. Un geste loin d’être anodin sur l’échiquier relationnel entre les deux pays qui restent liés par l’Histoire. Par contre rien ne filtre des autres formations politiques siégeant au Parlement algérien, comme lecture sur le discours attendu de François Hollande. Les députés du Front de libération national (FLN) et ceux du Rassemblement national démocratique (RND) semblent attendre beaucoup de cette allocution qui constituerait un important virage dans les relations entre les deux pays. Ceux du Front des forces socialistes (FFS) n’ont rien laissé, eux aussi, filtrer.

Le discours du chef d’Etat français sera très attendu par l’opinion publique en général et les parlementaires en particulier. Il revêt, un cachet très particulier, puisque jamais un président français n’a eu l’opportunité de prendre la parole devant les parlementaires algériens. Nombreux sont ceux qui souhaitent que ce discours soit de nature à répondre aux attentes des Algériens qui aspirent à plus d’ouverture et de souplesse notamment dans le mouvement des personnes et des biens entre les deux rives de la méditerranée.

« C’est une visite décisive pour l’avenir des deux peuples liés les uns aux autres. Elle sera certainement de nature à aplanir les différends qui ont tendance à encombrer les relations entres les deux pays », déclare à Afrik.com un ancien député qui a souhaité garder l’anonymat.

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