Education en Algérie : la gangrène de la fraude


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Le secteur de l’éducation en Algérie est éclaboussé par une multitude de scandales qui jettent un total discrédit le diplôme du baccalauréat.

(De notre correspondant)

En Algérie, les fuites de sujets entachent pratiquement toutes les sessions du baccalauréat de l’enseignement secondaire et technique. La triche y est presque monnaie courante. Une situation alarmante qui fait sortir de leurs gonds les responsables du pays, résolument décidés de sévir pour en rétrécir les contours.

Le cas de l’université d’Es-Sénia vient de corroborer les faits dont se seraient rendus coupables, même certains cadres y occupant des postes de responsabilité. D’ailleurs le tribunal d’Oran aura, cette semaine, à traiter une cinquantaine de cas liés directement au faux et usage de faux, usurpation de fonction de contrefaçon de sceaux de l’État et au trafic d’influence. L’adjoint du recteur de l’université précitée et les directeurs des facultés de droit et des sciences économiques seraient directement impliqués dans cette affaire qui défraie la chronique judiciaire de l’Algérie.

« Ce scandale intervient à une période cruciale de l’université algérienne qui collectionne des échecs à tous les niveaux. Cette triste affaire qui n’en honore point les auteurs révèle, à vrai dire, le malaise que vit notre système éducatif qui nécessite bien des correctifs pour en éviter la dégénérescence » , nous fait remarquer un enseignant universitaire sous couvert de l’anonymat.

Les investigations se poursuivent et les masques tombent les uns après les autres. Trois diplômés auraient obtenu leur licence il y a trois ans, ce qui laisse les enquêteurs se pencher sur la période antérieure à l’obtention frauduleuse des attestations du baccalauréat. D’autres centres universitaires feraient également l’objet d’une profonde enquête pour démasquer d’éventuels auteurs du trafic. Ce grand scandale qui a jeté un total discrédit sur l’université d’Oran a fait mobiliser des enquêteurs de la section de recherche d’Oran pendant plusieurs mois avant d’en déterminer les tenants et aboutissants. Les filières de droit, des sciences politiques, des sciences économiques, commerciales et de gestion seraient concernées par ce trafic dont les auteurs sont sous mandat de dépôt.

D’autres sont sous contrôle judiciaire en attendant la confirmation des griefs retenus contre eux et qui n’honorent aucunement la communauté universitaire. Dans des autres établissements d’enseignement supérieur, la triche constitue un meilleur palliatif pour en obtenir des notes chez bon nombre d’étudiants. D’autres procédés déloyaux et malhonnêtes y, sont aussi utilisés machiavéliquement aux fins de réussir. Les universités du pays sont, ces dernières années , en proie à des violences opposant parfois des étudiants à des enseignants.

Avec un système éducatif déjà classé parmi les plus faibles, l’université algérienne tarde à connaitre le bout du tunnel.

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