Algérie, Journée mondiale de la liberté de la presse : le message de Bouteflika


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Le président de la République d’Algérie, Abdelaziz Bouteflika, a adressé, ce lundi 2 mai 2016, un message à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, ce mardi 3 mai 2016. AFRIK.COM vous livre l’intégralité du discours du chef de l’Etat algérien.

« Mesdames, Messieurs,
La Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée chaque année, est pour moi un événement saillant qu’il importe de mettre en avant au vu de l’impact tangible du secteur de la presse et de la profession de journaliste sur l’édification des sociétés, la promotion de l’esprit, la diffusion du savoir et l’éclairage de l’opinion publique. La presse, et les médias en général, ont de tout temps été à l’avant-garde pour relever les défis dans notre pays. Depuis les débuts de la lutte du Mouvement national, les journaux ont su, malgré leur nombre réduit, contrecarrer les projets d’aliénation coloniale, de mystification politique et d’occultation culturelle, en dépit des méthodes de répression qui les frappaient comme l’interdiction, la saisie et l’intimidation des journalistes par la liquidation, la prison ou la proscription. La presse de la révolution a été un puissant vecteur qui a permis de mettre à nu l’injustice et les crimes de l’occupation, faire entendre la voix de la juste cause algérienne dans les fora internationaux et galvaniser le moral du peuple algérien dans sa lutte contre le colonialisme abject. Un peuple accompagné dans sa détermination et exaltation par la radio « Sawt al-Arab ».

La lutte de la presse nationale s’est poursuivie tout au long du processus d’édification de l’Algérie indépendante et de mise en place des bases à même de garantir sa pérennité. Par la suite, la corporation a été au premier rang de la résistance pour la survie de l’Algérie et le triomphe des lumières de l’islam et de l’honneur de la patrie sur la barbarie du terrorisme. C’est là, une occasion, pour nous recueillir, une nouvelle fois, à la mémoire des martyrs du devoir national, hommes et femmes, victimes du terrorisme. La lutte nationale et les sacrifices incommensurables qui ont jalonné le parcours de la presse nationale, dans le cadre des batailles, des victoires et des douleurs de son peuple, lui valent respect et reconnaissance. C’est ce que nous avons voulu exprimé par l’institution d’une Journée nationale de la presse et d’un Prix national annuel pour honorer les meilleurs journalistes.

Mesdames et Messieurs,
Partant de notre considération pour la presse et notre conviction qu’elle représente un noble moyen au service de la marche de notre peuple sur la voie de la liberté et de la démocratie, nous nous sommes employés, ces dernières années, à actualiser et à enrichir les lois de notre pays relatives à la presse, toutes formes confondues. Cet enrichissement est venu consolider notre attachement à la liberté d’expression et l’adapter également au pluralisme politique, une réalité irréversible dans notre pays. Cette réforme législative s’est imposée aussi du fait de la diversité considérable enregistrée dans notre pays dans le domaine de la presse et des média audiovisuels. Dans cette optique, nous avons veillé à travers la récente révision Constitutionnelle à conforter les droits des journalistes et la liberté de la presse sans autre restriction que celle du respect des constantes de la nation et à garantir aux journalistes le droit d’accès aux sources d’information dans le souci d’assurer aux citoyens le droit à l’information. Nul doute que ce secteur se renforcera davantage à la faveur du lancement de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel pour devenir l’un des vecteurs de développement de l’action d’information conformément aux règles professionnelles et dans le respect de la loi. De même que l’établissement de mécanismes d’autorégulation pour la presse écrite, à la lumière de l’installation du Conseil d’éthique et de déontologie, confèrera davantage de sérénité aux professionnels de cette noble mission et à leur environnement afin de promouvoir les rapports entre les composantes de la société et entre les institutions pour favoriser une dynamique créative basée sur l’arbitrage d’une législation juste qui garantit à tous l’équité dans les droits et les devoirs et une éthique commune.

Mesdames et Messieurs,
Je suis convaincu qu’au regard de leur degré élevé de conscience nationale, les acteurs du secteur sauront contribuer à transmettre, par leurs idées et leur professionnalisme, l’image authentique de l’Algérie et à fournir au citoyen algérien un produit médiatique intègre, notamment dans le monde actuel marqué par la tyrannie des plus forts qui œuvrent à minimiser et à dévaloriser tout ce qui va à contre courant de leurs visions et de leurs intérêts, et le drame que vivent, depuis quelques années, certains pays arabes et musulmans en est la preuve édifiante.

Mesdames, Messieurs
L’Algérie fait face aujourd’hui à de nouveaux défis, des défis induits par le saut qualitatif que nous nous devons de poursuivre et sur divers plans ainsi que d’autres imposés par la crise multiformes que traverse le monde. Concernant les défis de la réforme nationale, le secteur de l’information dans notre pays fournira un service important à notre société en contribuant à expliquer l’impératif de la consolidation de l’Etat de droit et à convaincre de la nécessité de réhabiliter l’effort et le travail et de promouvoir la qualité, des valeurs qui permettent d’être au diapason des pays émergents parmi lesquels l’Algérie mériterait légitimement sa place. Et dans ce contexte précisé- ment, la crise pétrolière mondiale doit être un leitmotiv sur lequel doivent s’appuyer les forces vives dans notre pays, à leur tête les médias, pour faire aboutir le processus de réforme nationale. En revanche, les défis imposés par le monde d’aujourd’hui exigent de nous tous une prise de conscience et de la vigilance pour la sauvegarde de la sécurité de notre pays. De même que le pseudo choc des civilisations impose aujourd’hui aux forces vives du pays, dont les médias de déployer davantage d’efforts et de persévérance pour défendre l’Islam des lumières et la grandeur de la civilisation islamique face aux tentatives de certains de ternir l’image de notre sainte religion qui prône la paix et la tolérance, le savoir et le progrès.

Mesdames et Messieurs,
Cette journée nous interpelle pour réfléchir davantage à notre conjoncture présente et à l’avenir afin de promouvoir le secteur de l’information qui a permis à notre pays de se frayer une place parmi les pays démocratiques. Des pays où la presse joue un rôle de libérateur, d’éclaireur et de critique, mobilisant le peuple pour la poursuite de sa marche vers la consécration de ses aspirations. Je tiens à cette occasion à rendre hommage aux femmes et aux hommes de la famille de la presse nationale, tout en saluant leurs sacrifices et leur courage dans l’exercice de leur métier. Je vous souhaite à tous davantage de succès et de réussite ».

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