Afrodescendants argentins : données socio économiques


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L’information qui suit a été recueillie dans le Forum sur la Réduction de la pauvreté pour les communautés minoritaires en Amérique Latine : Comunidades Africanas en América Latina-Historia, Población, Contribuciones, & Actitudes Sociales, Condiciones Sociales y Económicas. (Communautés Africaines en Amérique Latine – Histoire, Population, Contributions, & Comportements Sociaux, Conditions Sociales et Économiques)

 Population Totale Approximative de l’Argentine 37 813 000

Localisation

En ce qui concerne Buenos Aires, les recensements indiquaient une population noire stable oscillant entre 19,7 % (7.236 personnes) en 1778 et 26% en 1838 (14.928 personnes). Cinquante années plus tard, lorsque la population de Buenos Aires a été multipliée par sept suite à l’immigration européenne, le recensement de 1887 enregistrait seulement 8.005 noirs (1,8% de la population).

Les enquêtes et la tradition orale noire expliquent que la diminution s’est produite à cause de l’entrecroisement des races, et du fait que les enfants se déclaraient eux–mêmes non noirs.

Les communautés noires immigrantes estiment leurs propres nombres comme suit ;
• Originaires du Cap Vert: 8.500
• Africains : du Mali, Nigeria, Angola, Liberia, Sénégal, Sierra Leone, Guinée (Conakry), estimés à moins de 500 personnes. En général, ce sont de jeunes hommes qui sont arrivés au cours des dernières années et qui travaillent sans papiers.

Profil économique

A Buenos Aires, les argentins noirs créoles travaillent principalement dans le transport (chauffeurs), la construction, les installations militaires, les usines, l’industrie vinicole et les chantiers navals, et les femmes dans les usines et comme domestiques (ménage, blanchisserie, soins aux enfants, etc.). La plupart des emplois prennent la forme de contrats à bas salaires pour une durée comprise entre quatre et moins de six mois. (Tout emploi de plus longue durée nécessite le paiement de prestations sociales). La majeure partie des noirs créoles travaille sans prestations sociales, assurances ou pensions retraites, principalement dans l’économie souterraine.

Les descendants de créoles vivant en zone rurale, les zambos, font partie des travailleurs les plus défavorisés. Ils récoltent le tabac, le coton, la yerba mate et le sucre dans les provinces septentrionales de Misiones, Salta, Jujuy et Tucumán.

A Buenos Aires, les noirs les plus visibles sont les travailleurs immigrants, la majorité d’entre eux étant sans-papiers, qui travaillent dans les secteurs industriels et de la construction comme travailleurs à bas salaires, et préservent la qualité de vie des riches par le service domestique.

Ils reçoivent des salaires inférieurs à la moyenne et ne bénéficient pas de prestations sociales, ni de la sécurité de l’emploi. La majeure partie d’entre eux est renvoyée tous les trois ou quatre mois.

La présence de milliers de travailleurs sans papiers, des noirs entre autres, permet aux employeurs de faire fi des lois sur le travail, ce qui complique le maintien des normes minimales d’emploi par les syndicats. Cependant, sans eux, l’économie ne pourrait pas connaître la croissance dans les secteurs de l’industrie et de la construction. Ils permettent également aux produits argentins d’être plus compétitifs sur les marchés mondiaux.

Éducation

Au sein de la communauté originaire du Cap Vert, l’attitude des parents en ce qui concerne l’éducation supérieure se traduit par un manque de motivations à terminer le cycle secondaire, à intégrer les universités, se professionnaliser et se dédier à des activités académiques.

Les difficultés économiques signifient que les parents ne peuvent sauver que l’éducation primaire et un passage rapide au secondaire. Les jeunes, face au taux de chômage élevé que l’on observe parmi les professionnels ne sont pas motivés à (s’) investir dans l’éducation supérieure quand celle-ci se termine par des emplois à faible rémunération.

De la même manière, dans les années soixante, les créoles ne terminaient pas l’école primaire car ils étaient obligés de travailler, puisque les familles étaient nombreuses et pauvres.

Actuellement, la grande majorité complète le cycle primaire, mais peu entrent dans les écoles secondaires ou reçoivent une éducation professionnelle.

L’exception vient des familles noires de classe moyenne de la fin de siècle dernier. Ces dernières qui ont une tradition d’éducation constituent la classe professionnelle des noirs créoles.

Dans la mesure où l’économie argentine exige une main d’œuvre plus qualifiée, l’éducation secondaire est devenue le minimum requis pour les emplois les moins rémunérés.

Dans l’ensemble, les noirs ont un train de retard vis-à-vis de la globalisation de l’économie en cours. Ils sont chaque fois plus marginalisés puisque leurs qualifications ne sont pas idéales et ils n’ont aucune motivation qui les inciterait à les améliorer.

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