Afrique du Sud : « Laissons les jeunes devenir les architectes de leurs destins »


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Les jeunes qui décident de faire leur propre chemin et de n’être redevables à personne ont une bien meilleure chance de réussir dans leur carrière et dans leur vie personnelle. Développer une façon de penser qui vous permet de vous approprier un emploi vous permettra également de prendre le contrôle de votre propre vie. En exploitant toujours au mieux votre capacité, vous pourrez acquérir les compétences pour gouverner votre vie au lieu de vous laisser gouverner par d’autres.

Les employés les plus précieux dans toute entreprise sont ceux qui peuvent penser de façon indépendante, créer de la valeur ajoutée, et qui n’ont pas besoin d’être constamment surveillés pour qu’ils fassent correctement leur travail. Suivez la voie des pionniers et vous aurez une bonne chance de gravir les échelons, ou mieux encore, de posséder votre propre entreprise.

En Afrique du Sud, l’obstacle le plus difficile à surmonter est d’obtenir votre premier emploi. Ce pays dispose de statistiques de chômage choquantes. Le rapport de « Stats SA », pour le premier trimestre de 2015, a montré l’existence de 8,7 millions de chômeurs (y compris ceux qui ont renoncé à chercher du travail), ce qui représente 36,1% de la population active. Plus inquiétant, ce sont les 3,3 millions (40,7%) des jeunes âgés de 25 à 34 ans, et les 2,4 millions (63,1%) de ceux âgés de 15 à 24 ans, y compris ceux qui ont renoncé à chercher un emploi, qui sont au chômage. On pourrait penser que résoudre ce grave problème serait la priorité numéro un du gouvernement, mais apparemment ce n’est pas le cas. Bizarrement, les ministères proposent des politiques qui exacerberont le chômage.

Un salaire minimum national pourrait sembler être une bonne idée, mais, les faits le démontrent, il ne fait que rendre beaucoup plus de personnes inemployables. Pourquoi ? Parce que, comme le prix du travail est augmenté artificiellement par le gouvernement, de moins en moins d’employeurs sont en mesure d’acheter ce travail, ce qui signifie plus de personnes au chômage. Gérer la main-d’œuvre devient ainsi beaucoup plus coûteux pour les employeurs. De nombreuses lois et règlementations régissent leurs relations avec leurs employés. Les grandes entreprises doivent employer des ressources humaines (RH) hautement qualifiées et des experts juridiques afin de s’assurer qu’elles sont conformes à toutes les exigences en matière de droit du travail. Ces coûts supplémentaires, engagés pour simplement être en conformité à la loi, s’ajoutent au coût du travail et, en moyenne, le coût mensuel par employé pourrait égaler le salaire d’un employé de bas salaires. Ceci rend l’embauche d’une personne non qualifiée peu rentable pour une grande entreprise.

Dans les petites entreprises, généralement, ce sont les propriétaires qui traitent des questions d’emploi, et parce qu’ils ne connaissent pas et ne peuvent pas connaître les lois, ils se mettent souvent en difficulté concernant les questions de travail. Cela coûte du temps et de l’argent qu’ils ne peuvent pas se permettre et, dans certains cas, les évince du marché.

Lorsque les lois du travail sont compliquées, comme celles que nous avons dans ce pays, les petites et grandes entreprises évitent l’embauche de travailleurs non qualifiés et inexpérimentés, et c’est pourquoi nous avons tant de gens qui ne peuvent pas accéder à un emploi

Je suis personnellement partisan de la remise en question de l’article 32 de la Loi sur les relations de travail. Fondamentalement, la loi stipule que si les entreprises et les syndicats, participant à une négociation collective (plus précisément les grandes entreprises et les grands syndicats), arrivent à un accord sur les salaires et les conditions d’emploi de leurs travailleurs, ils peuvent informer le ministre du Travail qui doit alors l’étendre à toutes les autres entreprises et syndicats même si elles n’ont pas participé auxdites négociations. Cette disposition a causé des ravages pour les petites entreprises, et a entraîné des fermetures d’entreprises et des pertes d’emplois importantes. Le but de cette réforme est de mettre fin au pouvoir constitutionnel des représentants patronaux et syndicaux, celui de charger un ministre d’imposer leurs accords privés aux petites entreprises qui ne sont pas impliquées dans les négociations, qui ne peuvent pas se permettre de payer les mêmes salaires que les grandes entreprises, et, avec leurs employés, elles souffrent de difficultés incalculables et même de faillites et pertes d’emplois.

Nous devons nous débarrasser de toute cette paperasse qui est à l’origine de tant de chômage. La loi doit être modifiée pour remettre le pouvoir de la prise de décision entre vos mains, en tant que travailleurs et travailleurs potentiels, pour décider par et pour vous-mêmes des salaires et des conditions d’emploi qui vous conviennent. Vous devez être en mesure de négocier avec les employeurs pour obtenir la meilleure offre disponible. Ces décisions ne devraient pas être faites par les représentants du gouvernement en votre nom.

Enfin, je crois en la liberté de contrat et en l’accord volontaire. Notre économie ne fonctionnera pas correctement tant que nous avons des représentants du gouvernement qui nous dictent qui nous pouvons embaucher et à quelles conditions. Nous devons donc nous débarrasser des lois fondées sur la race de type apartheid. Je détestais ces lois pendant l’apartheid et je les déteste toujours. Nous devons avoir l’égalité de tous devant la loi et, comme le stipule notre Constitution, nous ne devons pas avoir de discrimination par l’État, surtout pas de législation discriminatoire, fondée sur la « race, le genre, la grossesse, l’état matrimonial, l’origine ethnique ou sociale, la couleur, l’orientation sexuelle, l’âge, le handicap, la religion, la conscience, la croyance, la culture, la langue et la naissance ».

Nous devons travailler ensemble pour persuader le gouvernement d’éliminer les obstacles qui empêchent les jeunes chômeurs d’obtenir des emplois de sorte que chacun d’entre vous puisse commencer à gagner sa vie, prendre soin de lui-même, et devenir membres, fiers et indépendants, de la communauté sud-africaine.

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