1ère opération d’enlèvement des épaves au Port de Douala


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Le 4 juin 2018, le Port autonome de Douala (PAD), l’entreprise publique qui gère la plateforme portuaire de la capitale économique camerounaise, a lancé une opération d’enlèvement des épaves.

Il s’agit, apprend-on officiellement, de la toute première opération de ce type, réalisée depuis 30 ans au Port de Douala, infrastructure par laquelle transitaient plus de 95% des marchandises à l’import-export, avant la mise en service, en mars 2018, du port en eau profonde de Kribi, construit dans la région du Sud.

Les travaux ont été confiés à la société italienne Bonifacio SRL qui, apprend-on, sera à sa quatrième expérience de ce type au plan international. Pour cette prestation qui durera huit mois, l’adjudicataire du contrat empochera 4,7 milliards FCFA, fruit d’un prêt de la Commercial Bank of Cameroon (CBC) qui, apprend-on de sources proches du dossier, paiera Bonifacio SRL en neuf règlements échelonnés.

Selon le directeur général du PAD (Port autonome de Douala), Cyrus Ngo’o, l’enlèvement de ce premier lot de 25 épaves est « une action forte et significative de la nouvelle dynamique en cours d’implémentation » au sein de l’entreprise qu’il dirige. Cette opération est surtout une étape importante dans la fluidification des activités au port de Douala, infrastructure dont les capacités de traitement des marchandises sont aujourd’hui dépassées.

En effet, conçu pour traiter 7 millions de tonnes de marchandises au départ, le port de Douala traite, depuis quelques années, en moyenne 10 millions de tonnes de marchandises par an. A cette pression du trafic, vient s’ajouter la prolifération des épaves qui sont nocives à la navigation, dans la mesure où elles augmentent les risques d’accident et, surtout, obstruent le chenal du port, induisant la multiplication des opérations de dragage qui sont très coûteuses, expliquent les responsables du PAD.

Les épaves sont aussi dangereuses pour l’environnement, d’autant plus qu’elles peuvent être polluantes, ou alors renfermer des hydrocarbures pouvant être déversés dans l’eau. Dans le même temps, elles induisent des pertes économiques importantes dans l’exploitation du port.

En effet, explique un cadre du Port autonome de Douala, en plus « des coûts générés par les opérations liées à l’enlèvement des épaves, il faut y associer les pertes liées à l’inexploitation des pans entiers des plans d’eau, des quais et des darses occupés par des épaves. A titre d’illustration (au port de Douala) les quais d’attache des bateaux de la Marine nationale sont inexploitables et leurs engins ont été amarrés au poste 11 (quai commercial), entraînant une perte annuelle estimée à 1,2 milliard FCFA. Ces navires occupent ce poste depuis bientôt cinq ans ».

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