12 ou 42 morts en RDC : guerre des chiffres entre la FIDH et le gouvernement


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En République Démocratique du Congo (RDC), le gouvernement affirme qu’il y a 12 morts et non 42 comme l’affirme la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH). Selon lui, la FIDH est « manipulée ».

Le bilan de 42 morts donné par la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) dans les manifestations contre la loi électorale réprimées par la police à Kinshasa n’a pas été du goût du gouvernement rd-congolais. « Les violences urbaines ont fait 12 morts à Kinshasa, de lundi à hier », a riposté, ce jeudi 22 janvier 2015, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, récusant le bilan de 42 morts donné par la FIDH, qu’il accuse d’être « manipulée ». Selon Lambert Mende, « nous avons 12 morts, dont un policier : trois le premier jour, huit le deuxième et un hier », soulignant que « la FIDH devient de plus en plus excessive et est manipulée par un groupe de Congolais en exil ». Pour le porte-parole du gouvernement, « le policier a été tué par un inconnu et tous les autres morts sont des émeutiers abattus par des vigiles privés ».

De son côté, la FIDH incrimine la police : « Comme cela est malheureusement devenu récurrent en RDC, les forces de sécurité ont à nouveau fait preuve d’une réaction totalement excessive et disproportionnée, en tirant à balles réelles sur des manifestants faisant 42 morts et des dizaines de blessés. Les autorités doivent mettre un terme immédiat à cette répression, identifier les auteurs des crimes commis et les traduire en justice » . Alors même que « la journée de jeudi, jour du vote de la loi par le Sénat, sera celle de tous les dangers si les autorités s’entêtent dans cette répression », déplore l’organisation de défense des droits de l’Homme.

L’organisation rappelle que depuis lundi 19 janvier 2014, les manifestations contre l’adoption du projet de loi modifiant la loi électorale ont tourné à l’affrontement, notamment à Kinshasa. La police anti-émeute a réprimé à balles réelles les manifestants. Le quartier autour de l’Assemblée nationale est totalement bouclé par des centaines de policiers et militaires, en plus de la garde présidentielle, afin d’empêcher les manifestants d’atteindre le Parlement. Les manifestants ont quant à eux érigé des barricades dans plusieurs quartiers de la ville et des scènes de pillages ont été rapportées, particulièrement contre les magasins de propriétaires chinois, considérés comme soutiens du régime en place.

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