11èmes Jeux Africains : la sélection congolaise prête à bondir


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11èmes Jeux Africains / En attendant Kintélé… A moins de 24 heures de la cérémonie d’ouverture, les athlètes congolais, qui jouent à domicile, sont fin prêts, pour accomplir des merveilles. Car ils savent qu’à partir de demain, c’est toute une Nation qui poussera comme un seul homme derrière eux pour les mener à l’exploit.

À moins de 24 heures de la cérémonie d’ouverture, tout est désormais prêt. Prêt pour les 11èmes Jeux Africains, l’événement sportif de l’année sur le continent, qui se dérouleront du 4 au 19 septembre. À Brazzaville, ville hôte de la compétition, les infrastructures sportives, les routes, les centres d’hébergement et les hôtels, les bus pour transporter les spectateurs, tout est en place. Les Brazzavillois aussi sont fins prêts, et même impatients ; à l’instar des sportifs qui prendront part aux différentes compétitions. Originaires de plus d’une cinquantaine de pays, tous sont affûtés et motivés. Mais les athlètes congolais, qui jouent à domicile, le sont peut être plus encore. Car ils le savent, à partir de demain, c’est toute une Nation qui poussera comme un seul homme derrière eux pour les mener à l’exploit.

Préparation intensive

Au total, quinze jours de compétition intenses. Mais des mois de préparation pour celles et ceux qui prendront part aux compétitions. Pour répondre présents au rendez-vous et réussir « leurs » Jeux, les sportifs congolais n’ont pas ménagé leur peine. Ils se sont livrés ces derniers mois à une préparation des plus intensives. « Quasi-militaire même », dixit l’un d’entre eux. L’enjeu est de taille pour ces Déesses et Dieux du Stade : il s’agit, devant « leur » public, de réussir « leurs » Jeux.

De ce point de vue, la Fédération congolaise de Taekwondo figure au rang des bons élèves. Le travail de  préparation physique, technique et tactique des taekwondoïstes congolais s’est opéré avec des équipements sportifs répondant aux normes internationales, les mêmes qui seront utilisés lors du tournoi. Anecdoctique ? Fondamental au contraire afin de ne pas être surpris le jour « J ».

L’équipe féminine de handball, elle, a fait le choix de peaufiner sa préparation en Angola, après un passage au Cameroun, sous la supervision du technicien angolais Edouardo Vivaldo, une pointure dans son domaine.

La participation assidue aux différentes compétitions aura également été à l’une des clés d’une préparation réussie. Les sportifs congolais ont été vivement incités, depuis le début de l’année, à participer à des tournois de haut niveau, internationaux de préférence, afin d’engranger le plus d’expérience possible avant d’aborder le grand rendez-vous. « C’est aussi une manière d’apprendre à gérer la pression, qui sera grande pour nous au moment des Jeux  », déclare l’une des membres de l’équipe féminine de natation.

Certaines fédérations congolaises ont, elles, fait le choix de se frotter à ce qui se fait de mieux à l’international. À cet égard, la Fédération congolaise de tennis de table a opté pour une méthode radicale. Elle a mis « en pension » durant une année entière en Chine les membres de l’équipe nationale. Les pongistes de l’Empire du Milieu sont en effet réputés pour être les meilleurs du monde. Les entraînements ont été rudes. Mais tant d’efforts pourraient bientôt se trouver récompensés.

L’espoir d’une moisson de médailles

Ainsi physiquement préparés et le moral gonflé à bloc, les athlètes congolais peuvent légitimement caresser le rêve d’accéder aux marches des podiums. Ces derniers jours, dans les discussions entre Brazzavillois, les fameuses « chances de médaille(s) » faisaient l’objet de toutes les spéculations. Parmi les disciplines susceptibles de voir le rêve devenir réalité, le tennis de table figure en bonne position. « Nous voulons être champions d’Afrique. Nous sommes chez nous ; nous devons être champions », a déclaré Henri Djombo, le président de la Fédération congolaise de tennis de table. Le message, comme l’objectif, ne saurait être plus clair… Autre chance importante de médaille : les handballeuses congolaises qui courent après l’or depuis plusieurs années. Lors des quatre dernières éditions des Jeux Africains, elles ont échoué en finale. Cette fois-ci, les Diablesses rouges espèrent que, à domicile, l’or ne leur échappera pas.

Le karaté pourrait, lui aussi, réserver de bonnes surprises. Lors des derniers championnats d’Afrique centrale à Kinshasa, les karatékas congolais ont fait une véritable razzia : cinq médailles d’or, trois d’argent et sept de bronze. Sur les tatamis, tous les espoirs seront donc permis. D’autant plus que les Judokas congolais ont toujours été au rendez-vous des Jeux Africains. Lors de la première édition de la compétition en 1965, Alexandre Makaya avait décroché la médaille d’argent. Un exploit que beaucoup souhaitent voir rééditer. Quant à l’athlétisme, l’une des disciplines « reines » des Jeux, les espoirs du Congo reposeront entre autres sur Franck Elemba au lancer de poids et d’Eric Semba en semi-marathon.

Mais à n’en pas douter, ce sont les Diables Rouges de l’équipe nationale de football qui concentreront sur eux l’essentiel de l’attention des Congolais – et des Congolaises ! Et pour cause, il ne s’agit pas seulement du sport le plus populaire, au Congo comme sur le reste du continent. Le football est aussi la discipline qui a offert au pays sa toute première médaille d’or lors des Jeux Africains de 1965. Compte tenu de la qualité de leurs dernières prestations et de leur parcours méritoire lors de la dernière CAN – les Diables Rouges n’ont cédé qu’en quart de finale – les supporters de l’équipe nationale sont aussi confiants qu’enthousiastes.

La qualité des infrastructures oblige

Et ils peuvent d’autant plus l’être aujourd’hui qu’ils disposent dorénavant d’un atout de taille… internationale : le stade de l’Unité et ses 60.000 places. « Si le public sera le 12ème homme de l’équipe, le stade de Kintélé, lui, en sera le 13ème. Et cela, nous portera chance ! », s’exclame Eric, chauffeur de taxi à la ville mais avant tout « fan depuis toujours  » de la sélection nationale congolaise.

Incontestablement, la qualité des infrastructures sera un atout pour les sportifs congolais. Mais assurément, elle les obligera en retour. « C’est une chance extraordinaire de concourir à domicile dans un cadre aussi majestueux que le complexe de Kintélé », déclare Severin, un étudiant, qui pratique l’athlétisme à bon niveau et qui s’entraîne chaque jour pour participer à la prochaine édition des Jeux Africains. Pour le ministre des Sports et de l’Éducation, Léon Alfred Opimbat, la qualité des « infrastructures (de Kintélé) appelle la performance ». Un sentiment largement partagé au sein de la communauté sportive congolaise. « Quand on entre dans l’enceinte de Kintélé, on a envie de se surpasser. De donner le meilleur de soi-même. C’est une chance d’avoir chez nous un site d’une telle qualité. », confirme Annabelle, membre d’une des équipes de jeunes de basketball de Brazzaville. Et Claudine, l’une de ses coéquipières, d’ajouter : « auparavant, je n’avais vu cela qu’à la télé, en Europe ou aux Etats-Unis. Je ne pensais pas que ça pouvait être possible chez nous. »

Préparer l’avenir

« Les infrastructures construites dans le cadre de ces Jeux sont un héritage à léguer aux jeunes. Demain, le Congo sera un grand pays de champions », a déclaré il y a peu le Ministre des Sports congolais. À juste titre. Les équipements sportifs construits pour ces 11èmes Jeux Africains profiteront à plein aux générations suivantes. Grâce à eux, le Congo a vocation à devenir un hub dans le domaine de la formation sportive d’excellence, tant sur le plan sous-régional que continental.

Quel que soit le palmarès glané par les athlètes congolais lors de ces 11èmes Jeux Africains, une chose est sûre : désormais, une partie de l’histoire sportive du continent africain se jouera à Kintélé.

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